Une étude conjointe de l’Université de Rochester (New York) et de l’Université Vanderbilt (Tennessee) suggère qu’une personne sur deux serait capable de voir et de suivre ses mouvements dans le noir.
La recherche a été effectuée auprès de 129 participants de Rochester, Nashville et Séoul, dont un certain nombre étaient synesthètes. Cela signifie qu’ils expérimentent un mélange atypique des sens, qui leur permet, par exemple, de voir les nombres ou les lettres dans des couleurs différentes lorsqu’ils lisent.
Lors de l’expérience, les participants devaient d’abord porter un bandeau qui semblait comporter des trous. Les chercheurs leur disaient qu’ils verraient des mouvements dans une faible luminosité. Puis, ils devaient porter un bandeau sans trou. Les chercheurs leur disaient alors qu’ils ne verraient rien. Dans les faits, aucun des bandeaux n’avait de trou permettant de voir.
Les participants devaient agiter leur main devant leurs yeux, et tenter de voir la main d’un chercheur qui faisait de même. Les mouvements de leurs yeux étaient suivis par un appareil. Si aucun participant n’a pu détecter les mouvements de la main du chercheur, la moitié d’entre eux voyaient et pouvaient suivre les mouvements de leur propre main, ce qui veut dire selon les chercheurs que le mouvement des mains envoie un signal visuel au cerveau. Les synesthètes étaient particulièrement habiles pour détecter les mouvements, l’un d’entre eux ayant même une vision presque aussi claire qu’en pleine lumière.
« Cette recherche démontre que nos mouvements transmettent des signaux sensoriels qui peuvent créer de réelles perceptions visuelles dans le cerveau, même en l’absence totale de signal optique », explique le professeur Duje Tadin, de l’Université de Rochester.
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