La santé visuelle pas suffisamment prise au sérieux par les Canadiens
lundi, septembre 18 2017 | 00 h 00 min | Communiqué de presse, Nouvelles
Montréal (QC) – Force est de constater qu’un important travail d’éducation reste à faire auprès des Canadiens en matière de santé visuelle dans la prévention et la compréhension des risques avant que les conséquences ne soient irréversibles. Telles sont les conclusions d’un document de réflexion sur les Canadiens et les risques pour la santé visuelle, dévoilé par Essilor Canada. S’appuyant sur un sondage omnibus réalisé par l’institut de sondage Ipsos auprès de 1 200 Canadiens et les commentaires de deux experts en optométrie, ce document dresse un état des lieux de la connaissance et de la compréhension des risques pour la santé visuelle des Canadiens, ainsi que de leurs comportements lorsqu’ils sont confrontés à des problèmes de santé visuelle. Il propose également des recommandations aux Canadiens pour qu’ils prennent en main leur santé visuelle, ainsi que des suggestions pour toutes les parties prenantes de l’industrie des soins visuels afin d’améliorer l’éducation et la prévention. Le document de réflexion est consultable et téléchargeable ICI.
Des différences générationnelles dans la connaissance, la compréhension et les attitudes vis-à-vis des facteurs de risques
Si 41 % des Canadiens interrogés dans le cadre de cette étude reconnaissent avoir une connaissance limitée des facteurs de risques pour la santé visuelle, il existe néanmoins des disparités selon les générations. Ainsi les milléniaux (jeunes de 18 à 34 ans) sont plus nombreux à avoir déclaré une bonne connaissance des risques (65 %) que leurs aînés (57 % pour les 35-54 ans et 58 % pour les 55 ans et plus).
L’étude s’attachait également à mesurer l’importance accordée par les Canadiens aux différents facteurs de risques externes et comportementaux. Selon eux, les deux principaux facteurs de risques externes pour leur santé visuelle sont l’exposition aux rayons UV par temps ensoleillé ou en été, et l’exposition au rayonnement UV artificiel. Ces deux risques sont considérés comme très importants par respectivement 65 % et 63 % des Canadiens, devant l’exposition aux rayons UV par temps couvert, pluvieux ou en hiver (39 %), l’exposition aux écrans numériques (35 %) et l’exposition aux lumières artificielles (26 %).
Pour respectivement 66 % et 55 % des répondants, avoir des problèmes de vue non corrigés (vision trouble, problème pour voir les objets distinctement de près ou de loin) et la conduite avec une exposition aux reflets éblouissants du soleil sont les deux facteurs de risques comportementaux les plus importants, suivis par le fait de porter des lunettes inconfortables avec des montures tordues ou mal ajustées, des verres rayés ou non appropriés altérant la vue (44 %), la conduite de nuit avec une exposition aux lumières éblouissantes comme les phares de voiture ou signalisations lumineuses (40 %), les activités méticuleuses prolongées (34 %) et le travail ou la poursuite d’activités la nuit ou dans l’obscurité (31 %).
Là encore, les différences générationnelles s’expriment à travers l’importance accordée aux facteurs de risques externes et comportementaux. Les Canadiens âgés de 35 ans et plus semblent plus conscients des risques liés à l’exposition aux rayons UV par temps ensoleillé que les milléniaux : 66 % des 35-54 ans et 74 % des 55 ans et plus estiment ce risque très important, contre seulement 55 % pour les 18-34 ans.
À l’inverse, les jeunes Canadiens (36 % des 18-34 ans et 40 % des 35-54 ans) sont plus conscients des risques liés à l’exposition aux écrans numériques, alors que seulement 29 % des plus de 55 ans considèrent ce risque comme problématique.
Confrontés aux écrans numériques au quotidien dans leur travail et dans leur vie courante, les Canadiens de 18 à 54 ans semblent de plus en plus préoccupés par la surexposition à la lumière bleue.
La santé visuelle, un capital précieux, mais mal compris
Si les Canadiens reconnaissent à juste titre les rayons UV naturels et artificiels comme le principal facteur de risque externe, Dr DiBerardino s’étonne néanmoins que ces chiffres ne soient pas plus élevés : « Malgré les nombreuses campagnes médiatiques au cours des dernières décennies, 35 % et 37 % de la population ne sont toujours pas conscients du risque. C’est beaucoup. Je pense que les Canadiens ne font pas le lien entre la dangerosité des UV pour la peau, qu’ils comprennent bien à travers les coups de soleil ou plus sérieusement les mélanomes, et le risque pour leurs yeux ».
L’étude s’avère également instructive quant aux problèmes de santé visuelle rencontrés par les Canadiens et leurs attitudes face à ces problèmes : 85 % des Canadiens ont rencontré des problèmes de santé visuelle au cours des 12 derniers mois à travers des démangeaisons oculaires, des yeux larmoyants ou secs (56 %), de la fatigue oculaire (55 %), des problèmes pour voir correctement les objets à distance (39 %) ou de près (37 %), des problèmes de vision double (12 %).
L’étude montre ainsi que les Canadiens sont surtout sensibles aux risques dont les symptômes se manifestent à travers une douleur ou un inconfort, bien qu’ils ne soient pas nécessairement les plus dangereux pour l’oeil. En effet, il existe une différence notable entre les symptômes, leur intensité et les risques. De nombreuses personnes ne prennent pas en considération les risques silencieux, comme la surexposition aux rayons UV, qui ne présentent pas de symptômes douloureux, mais constituent cependant de sérieuses menaces à long terme.
Par ailleurs, si 85 % des Canadiens ont connu des problèmes de santé visuelle au cours des 12 derniers mois, seuls 57 % d’entre eux sont allés consulter un professionnel de la vue. Parmi les principales raisons évoquées pour justifier le fait de ne pas avoir un consulté un optométriste, l’inconfort minime et les considérations financières (budget, couverture d’assurance) sont les plus fréquentes. Ces justifications inquiètent particulièrement les experts en santé visuelle qui voient ici un manque d’éducation des Canadiens sur l’importance de préserver leur santé visuelle, un capital qui ne peut aller en s’améliorant au cours de la vie.
La santé visuelle, une priorité secondaire parmi les problématiques de santé au Canada
Les Canadiens considèrent la préservation de leur santé visuelle comme secondaire, notamment pour les jeunes générations qui sont les plus nombreuses à ne pas avoir consulté un professionnel de la vue après avoir rencontré un problème de santé visuelle.
Cependant, les experts en santé visuelle sont unanimes quant à la nécessité de prévenir les risques pour la santé visuelle avant que des problèmes ne se produisent et d’encourager des examens de la vue réguliers, en particulier pour les enfants, pour qui la vue est le principal vecteur d’apprentissage.
Si les Canadiens sont en droit d’attendre davantage des gouvernements en matière de couverture sociale pour les soins oculaires, les experts en santé visuelle pensent que les acteurs de l’industrie devraient travailler ensemble pour mener des actions coordonnées pour promouvoir l’importance de la santé visuelle et éduquer les Canadiens sur les meilleures solutions pour se prémunir des maladies oculaires et protéger leur vue.
Des solutions peuvent être également trouvées dans une meilleure collaboration avec les autres professionnels de la santé et notamment les médecins de famille qui sont souvent les premiers interlocuteurs des Canadiens en matière de santé.
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