Vision 3D découverte chez les mantes religieuses
mercredi, février 28 2018 | 00 h 00 min | Sondage
Des études dans lesquelles des mantes religieuses ont été équipées de lunettes miniatures ont révélé une nouvelle forme de vision 3D qui pourrait simplifier le traitement d’images chez les robots.
Bien qu’elle soit courante chez des animaux plus complexes tels que l’humain, les hiboux et les chevaux, la vision stéréoscopique serait présente chez un seul insecte : la mante religieuse. Cela rend leurs yeux et leur système de vision uniques, dignes d’être étudiés puisque ces techniques de la vie peuvent être réinventées en tant que capteurs visuels pour les drones et les robots.
Des chercheurs de l’Université de Newcastle au Royaume-Uni voulaient découvrir le fonctionnement de la vision des mantes religieuses. Ils ont donc fixé des paires de lunettes miniatures 3D sur les yeux des insectes en utilisant de la cire d’abeille et ont projeté des images 3D de proies statiques et en mouvement.
Ils ont découvert que, contrairement aux humains, qui possèdent une excellente vision 3D statique, les mantes religieuses pouvaient à peine détecter les images 3D fixes, mais qu’elles y arrivaient avec précision pour les images en mouvement, même lorsque chacun des yeux en recevait une différente. Et ce, bien mieux que les humains pouvaient le faire.
« C’est une toute nouvelle forme de vision 3D puisqu’elle se base sur un changement dans le temps plutôt que sur des images statiques », explique le spécialiste de l’écologie comportementale Vivek Nityananda de l’Université de Newcastle. « Chez la mante religieuse, la vision 3D est probablement conçue pour répondre à la question suivante : y a-t-il, à une distance adéquate, une proie que je peux attraper? »
L’ingénieur Ghaith Tarawneh ajoute que « de nombreux robots utilisent la vision stéréoscopique pour se diriger, mais elle est habituellement basée sur celle plus complexe de l’humain. Puisque le cerveau des insectes est très petit, leur forme de stéréovision ne peut nécessiter autant de traitement informatique. Ce qui signifie qu’elle pourrait avoir des applications utiles chez les robots autonomes de puissance faible. » Les résultats de ces études ont été publiés dans le numéro de février de Current Biology.