L’injection de nanoparticules permet aux souris de voir en proche infrarouge
jeudi, mars 14 2019 | 05 h 40 min | Science
Des chercheurs de l’Université des sciences et des technologies de Chine (USTC), à Hefei, ont trouvé comment permettre aux souris de voir en infrarouge en leur injectant des nanoparticules dans les yeux.
Les nanoparticules adhèrent aux photorécepteurs rétiniens des animaux et agissent comme transmetteurs infrarouges, surtout comme des nanoantennes autoalimentées. À l’aide d’enregistrements avec un seul photorécepteur, d’enregistrements corticaux, d’électrorétinogrammes et de tests comportementaux visuels, les chercheurs ont déterminé que les souris pouvaient percevoir la lumière infrarouge.
De plus, les rongeurs pouvaient distinguer des motifs complexes en infrarouge, même s’ils étaient transmis à la lumière ambiante. Cela représente un problème pour de nombreux dispositifs de vision nocturne existants, qui sont saturés rapidement, même quand la lumière ambiante est très faible. Toutefois, les souris pouvaient suivre les motifs projetés en infrarouge pour trouver des plateformes cachées, même en présence de motifs visibles à la lumière, et pour utiliser les motifs visibles et ceux en infrarouge simultanément.
Les particules convertissent la lumière dans la zone infrarouge du spectre électromagnétique, d’une longueur d’onde d’environ 980 nanomètres à une longueur d’onde de 530 nanomètres, laquelle est très perceptible par les yeux des mammifères et perçue en vert par les yeux des humains. Les nanoparticules ont été enveloppées d’un produit chimique qui leur permet d’adhérer aux photorécepteurs et injectées sous la rétine.
« Cette méthode est beaucoup plus avantageuse que les dispositifs optoélectroniques actuels, puisque l’approvisionnement énergétique externe n’est plus nécessaire, et qu’elle est compatible avec d’autres activités humaines, affirment les auteurs de l’étude. Il est important de noter que ces nanoantennes injectées n’ont pas nui à la vision à la lumière visible naturelle. »