Les cortex visuels peuvent traiter l’information naturelle et artificielle
mercredi, mars 4 2020 | 10 h 58 min | Science
Le professeur et chercheur Daniel Palanker de l’Université Stanford a mis au point une rétine artificielle composée de minuscules électrodes moins larges qu’un cheveu humain. Les chercheurs ont mené une étude dans laquelle une rétine artificielle a été implantée à des rongeurs pour vérifier si le cerveau peut traiter tant l’information naturelle qu’artificielle pour restaurer la vue. Les résultats sont fascinants.
Dans l’étude publiée dans la revue Current Biology, les chercheurs de l’Université Bar-Ilan, en Israël, et de l’Université de Stanford, en Californie, ont, pour la première fois, prouvé que le cerveau peut intégrer des signaux naturels et artificiels pour traiter l’information nécessaire à la vision. Cette étude sera importante dans le traitement de la dégénérescence maculaire, première cause de cécité en Amérique du Nord.
« Nous voulions voir comment le cerveau est capable de combiner les deux types d’information, ce qui peut nous fournir des informations importantes pour faire des progrès dans la restauration de la vue chez les patients aveugles », a déclaré le professeur Yossi Mandel, directeur du laboratoire de science et d’ingénierie ophtalmique de l’Université Bar-Ilan et auteur principal de l’étude. Cette recherche peut permettre de trouver des façons de restaurer la vision chez les patients présentant une perte de vision causée par la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), principale cause de cécité en Amérique du Nord.
« Le cortex visuel de notre cerveau traite l’information provenant de la rétine, et nous voulions découvrir si le cerveau était capable de traiter, d’analyser et d’intégrer l’information provenant à la fois de la rétine artificielle et de la rétine naturelle, explique-t-il. Cela permettra à la personne qui a bénéficié de l’implantation de voir, même si une partie de l’information provient d’une puce artificielle. »
Au cours de l’étude, les chercheurs ont implanté à des rongeurs des rétines, comme celles créées pour l’humain, et ont étudié l’activité cérébrale. « Nous avons découvert que le traitement de base (les capacités) du cortex visuel est préservé et qu’il est capable de combiner les signaux artificiels et naturels, tout comme il le fait lorsque les deux signaux viennent naturellement aux gens qui ont une vue naturelle », dit le professeur Daniel Palanker, de l’Université de Stanford.
C’est une étude prometteuse pour les avancées futures concernant la restauration de la vision chez les gens atteints de cécité. Elle contribuera à l’élaboration de produits pouvant aider les gens atteints de cécité causée par des dommages à la rétine. De plus, « cette information pourrait éventuellement s’avérer utile pour d’autres applications puisque, d’une certaine façon, c’est une sorte d’interaction entre l’humain et la machine », la machine étant la rétine artificielle.