Renaissance italienne SVP!
vendredi, juillet 17 2020 | 08 h 04 min | Magazine Optik
L’Italie a longtemps été la référence en matière de design créatif de montures optiques. Le collaborateur du magazine Optik, Jean-François Venne, nous fait part de l’impact dévastateur de la pandémie de COVID sur l’industrie italienne de la lunetterie. Il a parlé à quatre entreprises italiennes et a découvert comment elle commence à peine à voir la lumière au bout du tunnel.
Pour la première fois depuis ses débuts il y a trente ans, Mad in Italy a interrompu sa production à la mi-mars. « Nous l’avons fait une semaine avant que le gouvernement n’en donne l’ordre, parce qu’il devenait évident que la situation empirait », explique la PDG Yachal Mom. Certains employés de l’entreprise de Belluno, en Vénétie, ont continué de répondre aux demandes des clients à partir de la maison.
« La pandémie a frappé au pire moment, note Giovanni Vitaloni, président du MIDO et de l’Association nationale des fabricants d’articles optiques (ANFAO). L’industrie s’apprêtait à présenter ses nouvelles collections et à rencontrer ses clients au MIDO. La promotion et les ventes ont souffert. » M. Vitaloni rappelle que 90 % de la production de montures italiennes est exporté. Or, la demande s’est effondrée sur toute la planète. Une situation inédite et totalement imprévisible. M. Vitaloni estime que les chiffres d’affaires des quelque 800 PME de l’industrie optique italienne chuteront de 30 à 50 %.
Chez Blackfin, le service à la clientèle et l’administration ont continué de fonctionner pendant la pandémie, mais la fabrication s’est arrêtée pendant plus d’un mois à partir de la fin mars. Les ventes se sont taries. « Les commandes en provenance de nos marchés importants en Europe et en Amérique du Nord ont cessé d’un coup », explique Nicola Del Din, président et chef de la direction. La production de Blackfin a repris le 21 avril, mais au ralenti. Elle se concentre sur la fabrication d’échantillons pour la collection d’hiver et la réalisation des commandes interrompues par le confinement. Le lunetier de la Vénétie a devancé d’un mois la présentation de la nouvelle collection. Elle sera dévoilée début juillet, plutôt que début d’août. « Nous souhaitons montrer que nous sommes dynamiques, rapides et optimistes envers l’avenir », souligne M. Del Din.
Mario Locatelli, éditeur du magazine de montures designer Blink, s’attend à une lente reprise des ventes de montures. Il rappelle que les entreprises doivent composer avec le choc du report du MIDO et du Vision Expo East, sans savoir si les prochains SILMO et Vision Expo West pourront avoir lieu. « En l’absence de ces grands rassemblements, les lunetiers doivent trouver de nouveaux canaux de vente », souligne-t-il.
Lisez l’article complet par Jean-François Venne dans le numéro de Juin-Juillet du magazine Optik.