Le CORE sensibilise les professionnels de la vue à la sécheresse oculaire liée au port du masque
mercredi, septembre 2 2020 | 14 h 53 min | Communiqué de presse, Science
L’usage répandu des masques faciaux s’est révélé essentiel pour lutter contre la propagation de la COVID-19, mais il a donné naissance à un nouveau phénomène : une augmentation des cas de sécheresse ou d’inconfort oculaire. Les experts du Centre for Ocular Research & Education (CORE) expliquent aux professionnels de la vue comment reconnaître la sécheresse oculaire liée au port du masque et les traitements pour pallier la condition.
Des cas de sécheresse oculaire liée au port du masque ont été signalés depuis le début de l’été, et une étude récente a conclu que la sécheresse oculaire et l’irritation découlant du port du masque pourraient devenir un problème pour une grande partie de la population.
Sécheresse oculaire liée au port du masque : quoi, pourquoi et qui est à risque?
Les masques réduisent considérablement la propagation des gouttelettes dans l’air. Toutefois, l’air expiré doit tout de même être dispersé. Lorsqu’un masque n’est pas bien appuyé sur le visage, la trajectoire prévisible de l’air est vers le haut, ce qui pousse l’air sur la surface de l’œil et donne lieu à des conditions qui accélèrent l’évaporation du film lacrymal, créent des endroits secs sur la surface oculaire et entraînent de l’inconfort.
En plus d’aggraver les symptômes de patients qui souffrent déjà de sécheresse oculaire, la sécheresse oculaire liée au port du masque peut nuire à plusieurs autres types de patients : les personnes âgées, qui généralement ont un film lacrymal de moins bonne qualité, les porteurs de verres de contact et les personnes qui doivent porter un masque pendant de longues heures au travail à l’air conditionné ou devant des écrans numériques.
Au-delà de l’inconfort, la sécheresse oculaire liée au port du masque peut encourager les gens à se frotter les yeux pour obtenir un soulagement temporaire, ce qui augmente les chances que les mains soient portées au visage avant d’avoir été lavées. Par conséquent, cela augmente la probabilité d’être infecté par le coronavirus par la bouche, le nez et, moins souvent, les yeux.
Conseils pour les professionnels de la vue
Le CORE suggère que les professionnels de la vue considèrent l’intégration de trois étapes de dépistage de la sécheresse oculaire liée au port du masque dans leurs protocoles d’examen :
- Évaluer le rôle que le masque joue dans l’aggravation des symptômes et des signes chez les patients qui souffrent déjà de sécheresse oculaire ou dans la sécheresse ou l’inconfort oculaire dont les patients disent souffrir pour la première fois ou dans un autre type de variation de la vision;
- Demander de façon routinière aux patients comment se portent leurs yeux lorsqu’ils portent un masque puisque peu d’entre eux penseront à faire part de leur expérience ou à lier les symptômes qu’ils présentent à l’utilisation du masque;
- Donner des conseils pour atténuer les symptômes, à l’aide notamment d’un nouvel outil infographique qui a été conçu par le CORE et qui aide à montrer comment quelques étapes simples peuvent probablement soulager et limiter le plus possible la réapparition des symptômes.
Ne laissez pas tomber le masque
Le Dr Lyndon Jones, directeur du CORE, est catégorique : porter une plus grande attention à la sécheresse oculaire liée au port du masque ne devrait pas servir à appuyer les protestataires du port du masque.
« Le port du masque de façon responsable, même s’il cause de la sécheresse oculaire, permettra de vaincre la pandémie mondiale. Heureusement, nous comprenons la sécheresse oculaire liée au port du masque et nous savons comment la traiter. C’est une occasion pour les professionnels de la vue de mieux transmettre leurs connaissances et communiquer leur valeur ajoutée aux patients à un moment où les conseils avisés et scientifiques sont nécessaires plus que jamais. »
Source : CORE