La pénurie de personnel et les retards en chirurgie au Canada sont des causes de perte de vision
jeudi, octobre 13 2022 | 10 h 43 min | Communiqué de presse, Nouvelles
Le rapport de 2021 intitulé L’incidence de la pandémie de COVID-19 sur la santé oculaire au Canada révèle que les soins de la vue au Canada n’ont pas retrouvé les niveaux qui avaient cours avant la pandémie en raison d’importantes pénuries de personnel, des retards en chirurgie, des rendez-vous manqués chez le médecin et du report de l’examen de la vue périodique.
Malgré des engagements substantiels de plus de 2 milliards de dollars de la part du gouvernement fédéral pour éliminer les retards de traitement, les temps d’attente et la prestation des soins oculaires ne sont pas revenus aux niveaux qui avaient cours en 2019, ce qui met en évidence le besoin urgent d’une stratégie nationale en matière de soins oculaires.
Les Canadiennes et Canadiens n’ont pas accès à des soins spécialisés qui leur permettraient de prévenir la cécité. Ce sont dans les faits 3 personnes sur 4 pour lesquelles on pourrait, grâce à un diagnostic précoce et à des traitements, freiner la perte de vision. Mentionnons par ailleurs que les deux tiers de la population canadienne n’ont pas passé d’examen de la vue au cours de l’année écoulée; on estime en outre qu’il y a eu 108 000 chirurgies oculaires en moins et 1,8 million de visites en moins chez les optométristes en 2021 comparativement à 2019.
Faits saillants du rapport :
Une reprise trop lente
- L’étude a révélé que le nombre de chirurgies oculaires avait augmenté de 25 % en 2021 par rapport à 2020, mais que 108 000 de moins avaient été pratiquées en 2021 par rapport à 2019.
- Toutefois, ce nombre était encore inférieur de 20 % à celui de 2019, ce qui indique un déficit persistant en matière de capacité chirurgicale.
- Le volume des opérations chirurgicales en 2021 n’a donc pas retrouvé le niveau qui avait cours avant la pandémie et les temps d’attente pour les opérations ont continué à augmenter, entraînant des pertes de vision évitables.
Malgré le financement supplémentaire, la pénurie de personnel demeure un problème de fond.
- En mars 2022, le gouvernement fédéral a annoncé que 2 milliards de dollars seraient mis à la disposition des provinces et territoires pour réduire les retards en chirurgie.
- Les retards ont néanmoins continué de s’accumuler en raison de la pénurie de personnel, celui-ci s’absentant après avoir contracté la COVID-19 ou à cause d’un épuisement professionnel grave.
- Une enquête menée par Statistique Canada en 2021 a révélé que 25 à 40 % des travailleurs du secteur de la santé envisageaient de quitter leur lieu de travail ou de changer d’emploi. Cette situation est préoccupante, car le système de soins de santé s’efforce de surmonter les effets cumulatifs de la pandémie.
Les retards en matière de soins oculaires spécialisés ont des conséquences graves et, dans certains cas, irréversibles pour certaines personnes vivant avec une perte de vision. Celles-ci ont un accès déficient aux soins, et beaucoup deviennent aveugles ou malvoyants alors qu’il existe pourtant des médicaments et des traitements pour éviter de perdre la vue.
Il est essentiel de mettre en œuvre des systèmes et des politiques pour inverser cette tendance inquiétante. Visitez le site StopVisionLoss.ca et signez la pétition demandant au gouvernement canadien de mettre en place une stratégie nationale en matière de soins oculaires et de s’attaquer aux retards en la matière, qui sont à l’origine de la crise actuelle de cécité évitable.
Déclarations :
- « Bien qu’on ait constaté en 2021 une légère reprise en matière de soins de la vue au Canada, on est tout de même loin de la situation qui prévalait avant la pandémie. Ce manque à gagner exacerbe la crise de cécité évitable. Même avec les engagements financiers des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux, les soins ophtalmologiques au Canada manquent cruellement de ressources, explique le Dr Keith Gordon, chercheur principal du rapport et agent de recherche du Conseil canadien des aveugles. Il est essentiel que les Canadiennes et Canadiens comprennent l’importance de veiller à leur santé visuelle et qu’ils puissent accéder aux soins et aux traitements en temps opportun. Il faut adopter le projet de loi C-284 qui permettra de mettre en œuvre une stratégie nationale en matière de soins oculaires. »
- « Notre système de soins de santé est appelé à relever des défis urgents découlant de la pandémie. Nos plus récentes conclusions sur l’état des soins de santé visuelle au Canada montrent que, malgré certains progrès, il y a toujours crise en ce qui concerne les retards en chirurgie et les temps d’attente croissants pour accéder à des soins oculaires essentiels, déclare Doug Earle, président et chef de la direction de Vaincre la cécité Canada. Les Canadiennes et Canadiens doivent prendre des mesures urgentes pour mettre fin à la crise de cécité évitable en passant un examen de la vue et en signant notre pétition pour que soit adoptée une stratégie nationale en matière de soins oculaires à l’adresse StopVisionLoss.ca. Ensemble, nous pouvons mettre fin à la crise de cécité évitable au Canada. »
- « Les optométristes jouent un rôle essentiel dans l’examen des patients et le diagnostic des maladies évitables qui entraînent une perte de vision. Nous nous soucions de nos patients, et il est inquiétant qu’ils reportent le moment de recevoir des soins oculaires alors que nous savons qu’il est important de traiter leur état le plus tôt possible, estime Stephanie Kwan, associée en optométrie chez Specsavers à Hamilton, en Ontario. Non seulement les Canadiennes et Canadiens doivent se prêter à un examen de la vue au moins tous les deux ans, mais ils doivent également s’assurer qu’ils bénéficient d’un examen oculaire complet. Specsavers a constaté que l’utilisation de la tomographie en cohérence optique (OCT) aide les optométristes à diagnostiquer les maladies oculaires à un stade précoce et à assurer un suivi efficace de ces patients en les orientant vers des spécialistes. Nos données révèlent que 34 % des patients qui ont été évalués grâce à ce procédé d’imagerie présentaient des signes de maladies préjudiciables à la vue. »
Cliquez ICI pour lire le communiqué de presse.