La controverse au sujet de l’étude AREDS fait la manchette
jeudi, janvier 7 2016 | 00 h 00 min | Nouvelles, Science
Alors que le débat au sujet de la préparation de vitamines et de zinc utilisée dans l’étude AREDS et du dépistage génétique fait rage dans les revues scientifiques et sur les tribunes de divers congrès d’ophtalmologie, votre cabinet pourrait être confronté à de nouvelles questions de la part de patients souffrant de DMLA en raison d’un article récemment publié dans la presse généraliste. « Les prestataires de soins primaires de la vue doivent être davantage au courant de l’avancement de la science », affirme Dennis Ruskin, OD, ancien président du groupe d’intérêt particulier sur la nutrition oculaire au sein de l’American Academy of Optometry.
Un article publié récemment dans le National Post, l’un des plus importants journaux nationaux de langue anglaise du Canada, résume la controverse régnant actuellement au sujet des préparations de l’étude AREDS, faisant état d’allégations de conflit d’intérêt et de recherches douteuses.
Cette controverse a plusieurs ramifications canadiennes, notamment : Arctic DX, une petite entreprise en démarrage de Toronto; le National Eye Institute (NEI) des États-Unis, un organisme de recherche influent dirigé par l’ophtalmologiste canadienne Emily Chew; une multinationale pharmaceutique canadienne, Valeant, société-mère de Bausch + Lomb; et un biostatisticien de l’Université de Toronto.
L’article du National Post allègue que le patron de l’ophtalmologiste canadienne Emily Chew au NEI, le Dr Frederick Ferris, a reçu un montant de 1,8 million de dollars en revenus de propriété intellectuelle de la part de Bausch + Lomb, la détentrice du brevet des préparations de l’étude AREDS.
Bien que la Dre Chew nie que le NEI soit influencé par les revenus touchés, l’article souligne également que la société canadienne Arctic DX, une innovatrice dans le domaine des trousses de dépistage génétique et le principal agent provocateur, tirerait d’énormes profits de la conclusion scientifique que la préparation de l’étude AREDS est néfaste pour une partie des patients souffrant de DMLA et que le dépistage génétique est nécessaire pour orienter les professionnels de la vue dans leur choix d’options thérapeutiques.
Selon l’article, le biostatisticien de l’Université de Toronto Rafal Kustra est arrivé à la conclusion que les données brutes de l’étude du NEI appuient effectivement les allégations d’Arctic DX — 19 % des patients possèdent les génotypes qui semblent faire en sorte que les patients s’en tirent moins bien lorsqu’ils prennent le supplément plutôt que le placébo. « De plus, l’article de l’institut est truffé d’incohérences statistiques », affirme Kustra, qui a été embauché pour analyser ces travaux par un concurrent non identifié de Bausch + Lomb.
L’étude phare AREDS a permis d’établir un méga-marché pour les suppléments de vitamines et de zinc sur la base des résultats montrant une baisse de 25 % du risque de transition d’une DMLA sèche vers une DMLA humide. Des sources bien informées du marché canadien des suppléments oculaires ont indiqué à VuePoint que le marché canadien est surdéveloppé comparativement au marché américain et représente des ventes de l’ordre de 50 millions de dollars au niveau des grossistes, pour les suppléments oculaires de marque et les marques maison. Ce montant ne comprend pas les produits à ingrédient unique comme la lutéine, les composés à base de zinc et les autres suppléments que pourraient prendre les consommateurs pour la santé oculaire et/ou la DMLA.
Pour consulter l’article original du National Post (en anglais seulement) :