Des scientifiques créent des « lentilles cornéennes » thérapeutiques pour traiter des maladies oculaires
jeudi, décembre 20 2018 | 05 h 33 min | Science
Des chercheurs de l’Université de technologie de Nanyang, à Singapour, ont conçu un nouveau dispositif pour acheminer des médicaments dans l’œil et traiter des maladies oculaires comme la dégénérescence maculaire.
L’équipe de recherche, dirigée par le professeur Chen Peng de l’École d’ingénierie chimique et biomédicale, a publié ses résultats dans le numéro de novembre de Nature Communications.
Le dispositif pourrait remplacer les injections, lesquelles présentent un risque d’infection, et les gouttes ophtalmiques, qui sont diluées par les larmes et traversent difficilement les défenses de l’œil. « Ces deux méthodes libèrent uniquement un médicament de façon soudaine et de courte durée, explique le Pr Chen Peng. Ce n’est pas idéal, surtout pour traiter des maladies oculaires progressives chroniques qui nécessitent un traitement lent et continu, comme le glaucome. »
La nouvelle méthode, que l’équipe a élaborée pour traiter les maladies oculaires, comprend des petites (2 millimètres sur 2 millimètres) « lentilles cornéennes » thérapeutiques recouvertes de neuf microaiguilles biodégradables. Ces dernières sont à base d’acide hyaluronique, un acide qu’on trouve naturellement dans l’œil pour la fabrication des gouttes ophtalmiques.
Ce dispositif correctif se porte comme des lentilles cornéennes en l’appuyant sur l’œil « brièvement et doucement ». Les microaiguilles s’introduisent dans la cornée, où elles libèrent un médicament à un débit contrôlé. Puisque les aiguilles sont biodégradables, elles se dissolvent par elles-mêmes à la longue.
« Les microaiguilles sont fabriquées à l’aide d’une substance qui se trouve naturellement dans le corps et, selon des essais effectués sur des souris en laboratoire, elles sont indolores et minimalement invasives, confirme Chen Peng. Si nous arrivons à reproduire les mêmes résultats dans les essais sur des humains, les lentilles thérapeutiques pourraient s’avérer une bonne option pour les maladies oculaires qui exigent une prise en charge à long terme à la maison, comme le glaucome et la rétinopathie diabétique. »
L’équipe de Chen Peng a déposé un brevet pour la technologie et cherche présentement des cliniciens pour étudier la faisabilité des essais médicaux.