Une nouvelle recherche révèle des points communs entre les maladies oculaires héréditaires et le cancer du poumon
mercredi, août 21 2019 | 08 h 51 min | Science
Dans une étude publiée en juillet 2019 dans Cell Reports, les
chercheurs en ophtalmologie Douglas C. Dean, Ph. D., et Wei Wang,
M.D., Ph. D., de l’Université de Louisville ont décrit les changements
métaboliques qui ont entraîné une réduction du taux de glucose vers les
photorécepteurs. Le métabolisme et le fonctionnement des bâtonnets
et des cônes reposent surtout sur le glucose. Par conséquent, la
perturbation du glucose cause la famine et la mort subséquente des
photorécepteurs.
Les chercheurs ont découvert que la perturbation du métabolisme
du glucose observée en présence de rétinite pigmentaire (RP) est
semblable aux changements propres au cancer du poumon. Ce lien
inattendu rendra les découvertes en matière de traitement très utiles
pour les deux maladies. « Le cancer du poumon et les neurones de la
rétine métabolisent principalement du glucose. S’attaquer à l’usage
du glucose constitue une stratégie importante dans la lutte contre le
cancer du poumon », affirme le Dr Dean.
Une personne sur 4 000 dans le monde souffre de RP, une maladie
oculaire héréditaire dans laquelle les cellules photoréceptrices des
bâtonnets et des cônes de la rétine se détériorent au fil des années.
Puisque les bâtonnets situés dans les régions externes de la rétine sont
les premiers touchés, ils provoquent la perte de la vision périphérique et
en situation de faible luminosité. À un stade plus avancé de la maladie,
les cônes, localisés au centre de la rétine, sont atteints, ce qui fait que
les patients qui en sont affligés ne perçoivent plus les couleurs et les
détails visuels le jour. À ce stade, les patients peuvent avoir une vision
étroite et voir moins clair, ce qui les empêche d’effectuer des tâches
quotidiennes comme conduire, lire, reconnaître des visages et des
objets et marcher sans aide.
Généralement, les symptômes de la RP apparaissent pendant
l’enfance. Les personnes aux prises avec la RP sont souvent
intolérantes à la lumière (photophobie) et éprouvent de la difficulté à
voir quand la luminosité est faible. Étant donné que la RP découle d’une
mutation génétique, sa progression varie considérablement d’une
personne à l’autre. Certaines conservent leur vision centrale et une
vision périphérique restreinte dans la cinquantaine, tandis que d’autres
ne voient presque plus rien dès le début de l’âge adulte. Des dispositifs
d’aide à la faible vision peuvent aider les personnes atteintes de RP à
accomplir leurs tâches quotidiennes et à maintenir leur indépendance.
La recherche en cours nous aidera à trouver les causes et à élaborer
des traitements pour prévenir la perte de la vision entraînée par la RP.
Le National Eye Institute (NEI) appuie la recherche sur la RP. La thérapie
génique des laboratoires approuvés par le NEI a montré des résultats
prometteurs quant à la restauration de la vision pour différents types
de RP. Les chercheurs évaluent plusieurs médicaments et thérapies
nutritionnelles pour traiter la RP.
https://medicalxpress.com/news/2019-07-disruption-glucose-rods-cones-shown.html